sitôt

sitôt [ sito ] adv.

• XVI^e; si tost que XIII^e; de 2. si et tôt

I ♦ Adv. de temps

1 ♦ Vx Aussi rapidement. « De cette fleur si tendre et sitôt moissonnée » (Racine). Sitôt (ou si tôt) que : aussi vite (que).

2 ♦ Littér. Sitôt après... : immédiatement après. ⇒ aussitôt.

3 ♦ Loc. adv. PAS DE SITÔT (cf. Pas de si tôt). On ne le reverra pas de sitôt.

II ♦

1 ♦ Loc. conj. SITÔT QUE (et l'indic.) :immédiatement après que..., juste au moment où... ⇒ aussitôt (que), dès (que). Il partit sitôt qu'il le vit.

2 ♦ (Dans une particip.) « Sitôt entré, le premier moutardier salua d'un air galant » (A. Daudet). Sitôt dit, sitôt fait. ⇒ aussitôt.

3 ♦ Littér. Employé comme prép. devant un nom ⇒ aussitôt, dès. Sitôt le seuil. « Les enfants morts sitôt le jour » (France).

⊗ HOM. Si tôt.

● sitôt adverbe (de si et tôt) Indique la proximité temporelle après quelque chose : Sitôt averti de l'accident, il s'est rendu à l'hôpital. Sitôt… sitôt…, indique que la seconde action suit immédiatement la première : Sitôt dit sitôt fait. De sitôt, dans les phrases négatives avec un verbe au futur, dans un futur proche : Je ne recommencerai pas de sitôt. ● sitôt (difficultés) adverbe (de si et tôt) Orthographe Sitôt / si tôt. Ne pas employer ces deux graphies l'une pour l'autre. 1. Sitôt = aussi vite, aussi promptement ; aussitôt. Sitôt réveillé, il saute du lit. Sitôt dit, sitôt fait. 2. Si tôt (en deux mots) s'emploie par opposition à si tard, aussi tard : je ne vous attendais pas si tôt. Emploi De sitôt (= prochainement, si prochainement) ne s'emploie que dans des phrases négatives : on ne m'y reprendra pas de sitôt. Construction Sitôt que (+ indicatif) = dès que, aussitôt que. Il partira sitôt qu'il aura fini. Sitôt (+ proposition participiale) : il sort de table sitôt la dernière bouchée avalée (= dès qu'il a avalé la dernière bouchée). Sitôt (+ nom) : ne manquez pas de m'appeler sitôt votre arrivée (= dès votre arrivée). Sitôt après, avant = immédiatement après, avant. Il faut tourner à gauche sitôt après le carrefour. ● sitôt (homonymes) adverbe (de si et tôt) si tôt adverbe ● sitôt (synonymes) adverbe (de si et tôt) Indique la proximité temporelle après quelque chose

Synonymes :

- aussitôt

De sitôt

Synonymes :

- avant longtemps

sitôt

adv.

rI./r

d1./d Litt. Aussitôt. Sitôt..., sitôt. Sitôt dit, sitôt fait.

d2./d Loc. adv. Pas de sitôt: pas avant longtemps.

rII./r Loc. conj. Sitôt que (+ indic.): dès que.

⇒SITÔT, adv. et prép.

A. — Adv. de temps

1. Vieilli. [Empl. seul]

a) Si tôt, si vite, dans un délai tellement court. Je crois à peine à mon bonheur, parce qu'il me semble que j'ai encore bien peu fait pour le mériter sitôt! (HUGO, Lettres fiancée, 1822, p. 262). Ces liaisons de bal masqué sont sitôt faites! (CHAMPFL., Avent. M^lle Mariette, 1853, p. 290).

b) Aussitôt, dans l'instant même. Ce fut tout ce qu'elle écouta, et sitôt, changeant de costume, elle abandonna son allure garçonnière (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 151).

2. [Empl. en corrél.]

a) [Avec que introduisant une compar.] Votre affaire ne sera pas sitôt finie que la mienne. Je n'arriverai pas sitôt que vous (Ac. 1935).

b) [Dans une phrase nég., avec que introduisant une consécutive] Il n'avait pas sitôt parlé à quelqu'un qu'il connaissait sa capacité, et marquait précisément le caractère de chaque humeur et de chaque naturel (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 406).

3. [Introduisant une temporelle ell.]

a) Sitôt + adj. ou part. passé. L'espoir sitôt détruit que m'avait inspiré la révolution, n'avait point changé la situation de mon ame (DURAS, Ourika, 1824, p. 76). Sitôt la nuit venue, en toute saison, il se mettait au lit, n'aimant pas à faire des dépenses de lumière (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p. 5).

b) Sitôt + prép. ou adv. de temps. Sitôt ensuite, j'attaque Modeste Mignon, un des rares Balzac qu'il me restait encore à connaître (GIDE, Journal, 1942, p. 144).

c) Sitôt + compl. circ. Paul me fit signe de descendre et, sitôt sur le quai: « Dis-moi qui ça peut bien être? » (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Sœurs R., 1884, p. 1258). Sitôt en selle, il lança son cheval au galop (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 22).

d) [Sitôt en corrél. avec lui-même, soulignant l'immédiateté, la succession rapide] Le cœur prompt, vif, sitôt touché, sitôt donné (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 92).

— Sitôt dit, sitôt fait. [Pour dire que l'on passe immédiatement de la parole à l'action] On retrouve ce caractère précipité et irréfléchi de l'action dans les comportements de l'hystérique (Janet). Sa devise pourrait être: « Sitôt dit, sitôt fait » (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 665).

B. — Loc. adv. (Pas) de sitôt. [Toujours dans une phrase nég.] Pas avant longtemps. C'est inutile que vous montiez, il n'y a personne (...) Ils sont à la campagne, et ils ne reviendront pas de sitôt (A. DAUDET, Jack, t. 2, 1876, p. 356). Le Président n'envisageait donc pas que la Russie pût, de sitôt, risquer directement une guerre (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 210).

C. — Prép., littér. Sitôt + subst. Sitôt son dernier souffle, j'avais l'intention de lui boire le sang (BARRÈS, Déracinés, 1897, p. 374). Sitôt la nuit, il vient rôder entre les maisons barricadées (GIONO, Colline, 1929, p. 131).

D. — Loc. conj. Sitôt que. Aussitôt que, dès que.

1. Sitôt que + ind. Sitôt qu'elle m'aperçut elle accourut (GIDE, Paludes, 1895, p. 116).

2. Sitôt que + part. passé. Le petit problème était résolu sitôt que posé (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p. 108).

3. [Sitôt est disjoint de que] Sitôt donc que la porte se fut refermée sur ses gens, M. de Pinamonte laissa paraître tout le trouble dont il était agité (MILOSZ, Amour. init., 1910, p. 22).

4. [Une nuance de cause peut se superposer à celle du temps] Dès que, dès l'instant que. Il est malheureusement fâcheux que les bureaux, alliés comme larrons en foire quand il s'agit de faire casquer le contribuable, excipent de leur incompétence et se cachent les uns derrière les autres, sitôt qu'il est question de lui régler son dû (COURTELINE, Boubouroche, 1893, III, 3, p. 281).

Prononc. et Orth.:[sito]. Att. ds Ac. dep. 1878. GREV. Orth. 1962, p. 175 recommande d'écrire si tôt comme si tard (v. aussi LITTRÉ). Étymol. et Hist. 1. 1160-74 loc. conj. si tost cum « aussitôt que » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, 380), usuel jusqu'à la fin du XV^e s. (GEORGES CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, p. 71: si tost comme), supplanté par si tost que 2^e moit. XIII^e s. (Dit empereur Constant, 422 ds T.-L.); 2. ca 1590 ne pas ... sitost « pas prochainement » (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, I, 55, p. 316); 1777-83 loc. adv. de si-tôt « id. » (LING. ds FÉR., s.v. si); 3. a) 1667 adv. sitôt « si vite » (RACINE, Andromaque, IV, 3, 1203); b) 1668 loc. conj. sitôt que « aussi vite que » (LA FONTAINE, Fables, éd. H. Regnier, livre VI, 10, t. 2, p. 32); 4. a) 1869 sitôt dans une prop. part. « id. » (A. DAUDET, Lettres moulin, p. 92); b) 1895 sitôt + subst. « aussitôt » (FRANCE, Jard. Épicure, p. 234). Comp. de si¹ et de tôt. Fréq. abs. littér.:1 548. Fréq. rel. littér.:XIX^e s.: a) 1 430, b) 1 571; XX^e s.: a) 2 657, b) 2 922. Bbg. GALET (Y.). Les Corrélations verbo-adv. au niv. de la phrase complexe... Fr. mod. 1975, t. 43, p. 344, 345. — KALEPKY (Th.). Zur französischen Syntax... Z. rom. Philol. 1909, t. 33, pp. 711-719.

sitôt [sito] adv.

ÉTYM. XVI^e; si tost que, XIII^e; de 2. si, et tôt.

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I Adv. de temps.

1 Vx. Aussi rapidement, au bout d'un temps si bref. || « De cette fleur (cit. 16) si tendre et sitôt moissonnée » (Racine).

2 (En corrélation avec que dans une comparaison). Aussi vite (que). || « Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point / Sitôt que moi ce but » (cit. 4, La Fontaine). — REM. Quand le contexte donne son sens plein à tôt on écrit, en deux mots, si tôt. ⇒ Tôt.

3 Littér. || Sitôt après… : immédiatement après… || Presque sitôt après sa mort. ⇒ Aussitôt; → 2. Plongeon, cit. 3, Gide. || « Sitôt ensuite… » (Gide, Journal, 10 avr. 1933).

4 Vx. || Pas sitôt… que. || Il ne fut pas sitôt parti que je me mis à travailler : « immédiatement après qu'il fut parti, je me mis à travailler ». ⇒ Plutôt. → aussi Bavette, cit. La Fontaine; fait, cit. 40, Lesage.

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II Loc. Cour.

1 ☑ (1777). Loc. adv. Pas de sitôt, ou, plus fréquemment, de si tôt. ⇒ Tôt. || Cette espérance ne devait pas se réaliser de sitôt.

2 ☑ Loc. conj. (1275; si tost que). Sitôt que… (suivi de l'indic.) : immédiatement après que…, juste au moment où… ⇒ Aussitôt (que), dès (que); → 1. Rechange, cit. 2. — (Avec une nuance causale). || Ils ne sentent guère la plaisanterie, sitôt qu'elle est un peu fine (→ Attique, cit. 7). — (Avec disjonction). || Sitôt donc que… (→ 1. Reposer, cit. 13).

3 (XIX^e). (Dans une participiale). || Sitôt la porte close, il s'avança, dès que la porte fut close… (→ Fielleux, cit. 1). || Sitôt entré, il salua (→ Moutardier, cit.). || Sitôt dit, sitôt fait.

1 Accoutumé à ses servantes sitôt quittées que conquises, il rêva de cette jeune fille désinvolte (…)

Colette, la Maison de Claudine, p. 16.

2 Sitôt quitté Sardou, Goncourt commence (…)

Gide, Journal, 19 janv. 1902.

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III (XIX^e). Littér. (Employé comme préposition devant un nom). ⇒ Aussitôt, dès. || Sitôt le seuil (→ Pénombre, cit. 4).

3 Les enfants morts sitôt le jour (…) ne seront point exemptés de ces supplices.

France, le Jardin d'Épicure, p. 234 (1895).

Encyclopédie Universelle. 2012.